- Le cheval du pont-Charrot
Qui veut connaître l'avenir et savoir si sa mort est proche, n'a
qu'à aller, le soir, quelques instants avant minuit, dans le carrefour désert
que l'on nomme Pont -Charrot, près là fontaine publique de Marnay (extra muros).
S'il doit mourir dans l'année, dés que minuit sonne, il entend dans le lointain
comme le bruit du sabot d'un cheval et bientôt il voit passer dans sa course
effrénée un cheval gris lancé au galop,qui, après avoir franchi le pont en
hennissant, disparaît dans le vallon lointain. On affirme que cette apparition a
été fatale à un grand nombre d'habitants de Marnay.
- Notre Dame de Sornay
Non loin du village de Sornay, sur la route d'Etuz à Pesmes, on voit une petite
chapelle blanche, recouverte en pierres plates, dites laves, et fermée au moyen
d'une porte solide en vieux chêne, avec des barreaux et un tronc de fer, ou le
passant peut glisser son offrande. A travers les mailles d'une grilles obscure,
on aperçoit une madone blanche et bleue que les amoureux du temps venaient
consulter. Voici la prière traditionnelle qu'ils lui adressaient :
Sainte Vierge Marie
Aussi blanche que di paipie
Aussi douce que di mie
Faut-u lou penre ou lou lassie?
La muette image répondait par un signe de tête affirmatif ou négatif selon le
cas
- La princesse Hélène
La fille du seigneur de Marnay, la princesse Hélène de Beauffremont, vint à
mourir. On l'enterra dans le caveau de la chapelle seigneuriale, en l'église
même de Marnay. On raconte que le soir des funérailles et des jours suivants, on
entendit des cris lamentables sortir du caveau funéraire. Un
grand émoi se répandit dans le château et dans tout le bourg de Marnay. On crut
que c'était la voix de la fille du seigneur dont l'âme gémissait dans
les flammes du purgatoire et demandait des prières aux vivants. On fit des
prières publiques et le bruit cessa enfin. Vingt ans après, on ouvrit le caveau
pour y descendre le corps d'un autre membre défunt de la famille seigneuriale,
et l'on trouva assis sur les marches du souterrain le cadavre de la princesse
Hélène, qui, enterrée vivante, était sortie de la bière, mais n'avait pu
soulever la pierre qui fermait e sépulcre et était morte de faim sur les degrés
après avoir rongé un
de ses bras. La tradition ajoute que quelquefois encore, en automne, quand le
vent gémit,le fantôme de la princesse Hélène apparaît errant sur le
chemin qui conduit du château à l'église, et particulièrement sur le pont qui
précède le manoir.
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